L’été fut chaud et ce n’est pas seulement la canicule qui en est responsable. En juin déjà, la température montait lorsque le Conseiller fédéral Cassis allumait les premiers feux, en exprimant un avis, que l’on croyait personnel, sur les mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes. Puis le Conseil fédéral rappelait que celles-ci étaient une ligne rouge, léger refroidissement. Finalement, en plein été, c’est au tour du Conseiller fédéral Schneider-Amman de rallumer les feux en convoquant une table ronde pour discuter de l’assouplissement de ces mesures d’accompagnement.
Où sont donc les lignes rouges ? Lorsque l’Union syndicale suisse parle de trahison envers les travailleurs, elle ne force en tout cas pas le trait !
Si l’on devait résumer les mesures d’accompagnement cela tiendrait en quelques mots : «En Suisse on travaille aux conditions suisses !» ou encore : «En Suisse on paie des salaires suisses !»
Oui ces mesures permettent que notre pays et nos travailleurs ne soient pas concurrencés par les travailleurs étrangers qui percevraient des salaires européens. Sans ces mesures, aucun doute que les entreprises européennes « envahiraient » le marché suisse, avec l’avantage de pratiquer des tarifs défiant toute concurrence. Nos entreprises seraient prises à la gorge, nos travailleurs placés devant le choix d’accepter de travailler pour des salaires indécents ou de perdre leurs emplois.
L’attitude des Conseillers fédéraux Cassis et Schneider-Amman, ainsi que du Conseil Fédéral, est irresponsable. En voulant brader la protection des travailleurs en Suisse au profit de juteux marchés, ils trahissent tous les travailleurs !
Quant à l’Union européenne, principale responsable de cette affaire, si elle avait plus à cœur de s’occuper de ses citoyens et de ses travailleurs plutôt que de faire le jeu des capitaines d’industries, elle verrait que ce n’est pas contre les mesures d’accompagnement et contre la Suisse qu’elle devrait agir. C’est en son sein qu’elle doit prendre les dispositions nécessaires à une élévation et à la suppression des disparités entre ses membres.
Alors camarades, si nos ministres devaient poursuivre dans leur attitude envers les travailleurs, il est de notre devoir de nous y opposer, et par les urnes si nécessaire ! L’Europe oui, mais pas à tout prix et certainement pas à l’encontre de nos travailleurs et de leurs conditions de travail !
Publié le 7 septembre 2018 dans le Peuple.VS sous la rubrique « La Voix du Parlement »